Dimanche de la Trinité année C
Pour vivre en profondeur votre liturgie du Dimanche nous vous proposons d’en méditer ci-dessous les textes avec une sœur de Venière
Les lectures
1ere lecture : Livre des Proverbes 8,22-31
2eme lecture : Romains 5,1-5
Évangile selon sain t Jean 16,12-15
Tout d’abord lire.
Lire plusieurs fois paisiblement. L’idéal serait, comme les moines depuis des siècles, de recopier les textes, à la main bien sûr, pour les faire entrer jusque dans notre corps. Mais bon! …nous n’avons pas toujours le temps.
Puis se poser quelques questions, à propos des textes d’abord:
Pourquoi choisir ce passage des Proverbes comme 1ère lecture pour le dimanche de la Trinité ? A votre avis ?
Y répondre, c’est déjà avoir un aperçu sur la Sainte Trinité.
-Qui peut représenter la “Sagesse” dans ce texte ?
Il y a deux solutions possibles. Essayez les deux !
Dans le Nouveau Testament, on ne trouve aucune grande théorie théologique sur le Mystère trinitaire, mais des éléments qui permettent surtout de percevoir l’action de la Trinité envers les hommes, et de soulever un tout petit coin du voile sur les relations du Père et du Fils.
-Comme dans la deuxième lecture et ce passage d’Évangile. Dans ces deux textes, que fait chacune des Trois Personnes divines ?
-Qu’est-ce que ces textes révèlent du rapport qu’elles ont entre elles ?
NB : Quand le Nouveau Testament parle de “Dieu”, sans préciser, il s’agit du Père.
Enfin, s’interroger soi-même, avec l’Esprit Saint.
PROPOSITIONS DE RÉPONSE
1ère lecture
Il est bien évident qu’il n’y a rien dans le Premier Testament qui parle directement de la Sainte Trinité, puisque c’est Jésus qui nous l’a révélée ! Mais on y trouve ce qu’on appelle des “pierres d’attente” : des textes, des versets, que nous pouvons lire à la lumière de la foi chrétienne comme des intuitions, des éclairs d’inspiration, annonçant la future révélation de la Trinité. Ainsi en est-il de ce passage des Proverbes qui nous parle de “la Sagesse”. Celle-ci apparaît en effet comme présente auprès de Dieu “avant les siècles…dès le commencement.” : avant le temps, et donc de toute éternité. Et elle apparaît comme participant à la Création du monde, et donc comme en quelque manière divine – même si la foi d’Israël ne va pas jusque là.
Qui peut-elle représenter ?
Première solution : le Fils :
“Au commencement était le Verbe, et le Verbe était tourné vers Dieu, et le Verbe était Dieu”, dit saint Jean dans le Prologue de son Évangile. L’auteur des Proverbes fait dire deux fois à la Sagesse : “je fus enfantée”, sous-entendu, par Dieu, “je suis l’enfant de Dieu”. Et l’image de l’enfant est présente à la fin : “J’y trouvais mes délices, jouant devant lui à tout instant, jouant sur toute la terre, et trouvant les délices avec les fils des hommes.” On a ici une très belle image des relations du Père et du Fils, comme un “jeu”, une fête, une danse d’amour, gratuite mais sérieuse comme le jeu d’un enfant. Et on peut y voir aussi comme une prophétie de l’Incarnation du Fils, qui va vivre un jour “avec les fils des hommes” – ou on y discerne l’idée que, dès l’origine, dès la création de l’homme, le Fils est présent aux côtés de l’humanité, de tous les hommes, trouvant sa joie en eux. Quoi qu’il en soit, le Fils est présenté dans ce texte comme le “maître d’œuvre” de la Création, Créateur aux côtés du Père, celui qui met en œuvre son dessein créateur. Nous rejoignons là encore le Prologue de saint Jean : “…et par lui (le Verbe),tout a été fait”
Deuxième solution : l’Esprit Saint :
Le Saint Esprit est le lien d’amour entre le Père et le Fils, un lien si fort qu’il est une Personne. Si nous relisons le passage des Proverbes à cette lumière, nous pouvons noter trois choses :
–la primauté de l’Amour, présent “avant le commencement” , et donc le fait, peut-on dire, que toute la Création est un acte d’amour, qu’elle est comme prise dans l’engendrement du Fils par le Père dans le souffle de l’Esprit. Nous rejoignons ici les premiers versets de la Genèse : “Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre. La Terre était informe et vide, la ténèbres couvrait l’abîme et l’Esprit de Dieu planait sur les eaux.”
–l’Esprit est présent dans toute la Création comme le “maître d’œuvre” , celui qui met en œuvre le projet du Père et du Fils, qui organise, met de l’ordre et pose des limites à chaque chose : “Lorsqu’il traçait l’horizon à la surface de l’abîme, chargeait de puissance les nuages dans les hauteurs et maîtrisait lorsqu’il imposait à la mer ses limites… j’étais à ses côtés…” Et on peut comprendre qu’il continue à la faire, dans la Création, dans l’Église, dans nos vies.
–enfin, l’Esprit est la joie de Dieu, le mouvement d’amour, la “danse”, et il emplit toute la terre de cette joie, trouvant ses “délices avec les fils des hommes”, présent à toute l’humanité de tous les temps comme l’étincelle de la vie et le souffle qui va la conduire à Dieu.
Dans la Lettre aux Romains et l’Évangile
-le Père : “Dieu a fait de nous des justes par la foi «et “l’Esprit Saint qui nous a été donné” – faisons un peu de grammaire théologique : un verbe au passif sans complément d’agent dans la Bible signifie, sous-entendu, “par Dieu” .
Le Père est l’origine, la source de tout, et surtout du salut donné par le Christ. Et c’est lui qui donne l’Esprit, qui fait donc entrer les croyants dans le mouvement trinitaire. Ainsi, nous pouvons “espérer avoir part à la gloire de Dieu”, la gloire du Père partagée par le Fils et l’Esprit : nous participons à la Trinité elle-même ; les Pères de l’Église et nos frères orthodoxes disent franchement : nous sommes divinisés.
-Le Fils, le Verbe incarné : “nous sommes en paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ” .Non, le Père n’était pas dans une colère noire que le sacrifice du Fils a apaisée ! C’est nous qui avons retrouvé le chemin du vrai Dieu, par Jésus, mort sur la croix et ressuscité. Il “nous a donné, par la foi, l’accès au monde de la grâce dans lequel nous sommes établis” : ce monde de la grâce, du don gratuit, de l’échange d’amour, c’est la Trinité elle-même, dans laquelle, par Jésus, en Jésus, nous entrons.
-l’Esprit Saint : “l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint…” Nous allons nous répéter, mais c’est normal ! La Trinité est une, son action est une, et elle a une idée fixe : le bonheur de l’homme. Le Saint Esprit, c’est l’amour de Dieu, l’amour du Père pour le Fils, du Fils pour le Père ; donc, s’il est “répandu dans nos cœurs”, c’est toute la Trinité qui vient en nous, et nous prend en elle. Il faut le croire, et c’est, dit saint Paul, ce qui va donner, dans la “détresse”, la force de vivre : “la persévérance…la valeur éprouvée…l’espérance” . C’est dans cette perspective qu’on peut relire le passage évangélique : “Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous guidera vers la vérité tout entière.” la Vérité, c’est cet éternel dessein du Père qui veut faire de nous des fils dans le Fils par l’Esprit. Pourquoi Jésus dit-il que “pour l’instant”, les Apôtres n’ont pas “la force de les porter”, ces révélations ultimes ? Réfléchissons un instant.
D’abord, dans cet Évangile, il parle avant Pâques, avant la Croix. Et c’est la Croix qui va révéler jusqu’où va l’amour de Dieu pour les hommes. Ensuite viendra le don de l’Esprit qui va tout faire comprendre, qui va apprendre à “lire” la Croix et la Résurrection – il le fait, non pas comme un instituteur expliquant de l’extérieur à nos petites têtes la théologie de la Rédemption, mais comme quelqu’un qui parle à notre cœur, et qui nous fait découvrir du dedans que nous sommes sauvés, aimés, ressuscités avec le Christ, qui nous fait rencontrer au plus profond de nous l’amour du Père. Dans le fond, c’est simple, le Mystère de la Trinité, quand on n’essaie pas de faire de l’arithmétique ! On ne comprend pas ? Encore heureux, car alors Dieu ne serait pas Dieu ! Mais on se laisse entraîner dans la danse d’amour, enfants du Père, jouant avec le Fils et l’Esprit !
Avec l’aide du Saint-Esprit, se poser des questions sur soi en face de ces textes
Une seule question à me poser : que mon Dieu soit Trinité, qu’est-ce que cela change pour moi ?
Qu’il ne soit pas un bloc monolithe de divinité, mais une absolue Unité d’Amour en trois Personnes absolument distinctes l’une de l’autre, est-ce que cela change quelque chose à ma prière, à mon regard sur Dieu et sur les autres, à ma vie ?
Puis je me tais, je contemple, peut-être seulement je murmure, avec Élisabeth de la Trinité :
“O mon Dieu, Trinité que j’adore…”
Année 2025 à Venière
Le 25 mai : nous fêtons l’anniversaire exceptionnel de notre doyenne, Sr Agnès : 105 ans !
Elle a soufflé quelques bougies d’un immense gâteau très décoré, dont toute la communauté a joyeusement profité !
Le soir une petite fête nous a réunies autour d’elle, retraçant quelques épisodes de sa longue vie : son attachement au scoutisme, son désir ardent de prier pour les missions et particulièrement pour la Papouasie, son entrée à Dourgne, puis sa venue à Venière…(Cf. Diaporama ci-contre)
Nous lui avons offert un « classeur » préparé par toute la communauté, où sont égrenés, page après page, les événements importants depuis 1920.
Cette belle fidélité de 83 ans de vie monastique nous stimule toutes dans un fervent amour pour le Christ qui nous a appelées à sa suite!
Le 17 mai : Sr Madeleine et Sr Marie-Noël , parties hier avant l’aube, nous représentent à la bénédiction abbatiale de Père Maximilien PIETRZAK, nouvel abbé de l’Abbaye Saint Benoît d’En Calcat. Nous sommes en communion de prière avec toute la communauté et toute la famille Subiaco-Mont Cassin.
Nos sœurs sont revenues enthousiastes de toutes les belles rencontres qu’elles ont pu faire en ce jour de grande fête. La célébration a été très solennelle, avec nombre d’évêques, et abbés présents ; c’est le Père Abbé Président Ignasi Maria Fossas I Colet qui a béni le nouvel Abbé et Mgr Jean-Louis Balsa, archevêque d’Albi, a présidé l’Eucharistie. Dans l’assistance nos sœurs ont remarqué des moines Orthodoxes, des Protestants, des moines bouddhistes, deux musulmans soufis, et bien entendu des moines et moniales de toutes les congrégations bénédictines. Beau témoignage de la grande ouverture de nos frères.
Sr Marie-Bernard
Ce 11 mai : Dimanche du Bon Pasteur!
Traditionnellement l’Église prie en ce jour pour les vocations sacerdotales et religieuses ;
c’est ce jour qui a été choisi pour la Journée de la Vie Consacrée dans notre diocèse.
Elle s’est déroulée à Autun sur le thème : « Le Credo, trésor d’espérance ».
Sr. Marie-Bernard, Sr. Marie-David et Sr. Marie-Thérèse y participent.
-Après un petit café d’accueil à l’arrivée, nous nous réunissons pour des échanges en petits groupes. Des questions avaient été préparées par notre évêque, autour d’une réflexion sur le concile de Nicée-Constantinople, dont c’est le 1700e anniversaire.
-A 11h, Eucharistie dans la cathédrale, avec la participation des religieuses d’autres continents, bien présentes dans notre diocèse : offertoire chanté et dansé en Malgache ; chant d’action de grâce après la communion en Vietnamien et chant d’envoi en kinyarwanda accompagné par un tam-tam bien rythmé, applaudi par les fidèles.
–Pique-nique dans le jardin de l’évêché, sous un magnifique soleil , lieu de détente et de rencontres joyeuses et très fraternelles.
-A 14h30 : deux regards croisés sur la cathédrale :
le P. Bernard Binon (notre curé) nous rejoint pour nous expliquer en détail le tympan de la cathédrale et le chapiteau des pèlerins d’Emmaüs, une vraie catéchèse.
Et le Père Francis Manoukian, curé de la paroisse Saint Lazare d’Autun, nous conduit dans la démarche du Jubilé, tel qu’elle est proposée à tous les fidèles dans la cathédrale.
Ce temps fort spirituel s’est achevé par l’office des Vêpres chanté dans la cathédrale.
Sr. Marie-Bernard
Quelques images et témoignages sur ces 28 heures,
regardez les deux vidéos ci-dessous:
« 28h pour se connecter autrement ».
Les 28-29 mars : Nous avons vécu, à l’initiative de notre évêque Mgr Benoît Rivière, une première édition d’immersion des jeunes dans notre vie monastique.
L’idée est de proposer une expérience spirituelle : expérimenter notre rythme de vie, par rapport au temps ; comment nos lieux de vie façonnent notre vivre-ensemble pour Dieu, rapport à l’espace, avec des temps d’échange.
La question posée aux jeunes : « chercher en cette vie monastique les valeurs et façons de vivre qui peuvent enrichir ma vie d’aujourd’hui ou de demain. »
Ils sont 8 filles et garçons, accompagnés par Sœur Blandine, Sœur apostolique de St Jean et Frère Francis de Taizé, représentant la vie consacrée dans notre diocèse ; ils dorment à l’hôtellerie, mais passent toute la journée avec nous en clôture : offices dans les stalles entre les moniales, repas au réfectoire en silence, avec lecture comme d’habitude, temps de travail dans le parc , lectio en commun, oraison silencieuse à l’église; belle expérience d’une réunion au chapitre, à partir d’un texte de Zundel, sous le mode de la « conversation spirituelle », avec toute la communauté, menée par Mère Abbesse ; visite des lieux réguliers avec explications de ce qui s’y vit et visite des ateliers pour comprendre notre travail : ORA et LABORA, « prie et travaille ».
Après Vêpres une dernière rencontre pour faire le bilan de cette expérience : les jeunes ont tous remercié abondamment de l’accueil de la communauté ; ils ont été touchés : « Merci d’avoir ouvert votre cœur et votre chœur ! ».
Ils ont perçu quelque chose de profond sur la communauté, un amour fraternel tout simple en acte. Ils ont été impressionnés par notre amour « incroyable » de Jésus. « Votre foi nous donne de la force ».
Ils ont senti notre joie d’être ensemble. Plusieurs ont été interpellés par la demande de pardon le soir « avant le coucher du soleil ».
Ce fut un temps fort aussi pour la communauté : nous avons constaté qu’ils étaient dans la trentaine et certains étaient des «recommençants », en chemin de foi vers la 1ère communion ou la confirmation.
Ils ont fait cette expérience dans le désir de s’approcher de Dieu.
Notre formation permanente !
Ce mois de mars a été riche en rencontres et formations.
Oui les sœurs de Venière se forment aussi ! Et en voici deux beaux exemples.
Le 13 mars : après-midi animé par Stéphane Delbecque, sur le thème : « écouter et se faire entendre ». Comment écouter l’autre avec respect ? Et comment se faire entendre ? Nous avons essayé de comprendre où se trouve le juste équilibre entre la bienveillance pour l’autre dans sa vérité et la bienveillance pour nous-même dans notre vérité ; après-midi riche et profond où les apports théoriques étaient présentés de façon ludique avec une belle participation de la communauté.
Du 17 au 20 mars : session d’hébreu avec Danielle ELLUL, bien connue par ses cours universitaires et son livre : « Apprendre l’hébreu biblique par les textes », Ed. Cerf Pendant quatre après-midi, elle nous fait découvrir la richesse d’un mot-à-mot sur l’hébreu, en nous offrant le vrai sens des mots grâce à des liens très riches avec divers passages de l’Ancien Testament qui éclairent leur signification.
Elle nous a fait lire des textes fondateurs : Genèse 1 et 2, Exode 3 : Moïse au buisson ardent et pour finir le psaume 102, longue action de grâce pour l’amour et la tendresse de Dieu. Lire dans le texte original nous ouvre des horizons insoupçonnés et creuse le désir de faire sa lectio avec un minimum d’hébreu !
Nous avons approché autrement notre Dieu, en « retirant » nos sandales car nous avons éprouvé que « cette terre était sainte », cette langue est sainte par laquelle Dieu nous a parlé.
Ce 2 février, fête de la présentation de Notre Seigneur et fête de la vie consacrée en Église, nous avons accueilli 25 sœurs de 8 communautés apostoliques proches de notre monastère dans notre diocèse.
Une journée qui nous a fortifiées dans la fraternité et émerveillées de la diversité des charismes de chacune.
Les vœux de Mère Abbesse
Chères Familles, chers Amis,
Que s’ouvrent pour vous des chemins nouveaux,
emplis de beauté, de paix, de fraternité, en cette
année 2025 , sous le signe de l’espérance.
Faisons nôtres ces paroles d’Éloi Leclerc :
« Ils se rencontrent ainsi de loin en loin de ces êtres qui,
par leur simplicité même, tracent à l’humanité des
routes nouvelles, là où précisément tous les autres
hommes voyaient se dresser une chaîne de montagnes
infranchissables. Des routes qui vont droit à relier les
hommes entre eux …leur regard ne s’arrête pas aux
remous de surface ; ils ne voient pas la vague ni
l’écume, mais l’océan. »
Avec notre fidèle prière, tous nos vœux les meilleurs,
Mère Abbesse Françoise Emmanuel
Année 2024 à Venière
lES évènements importants à l'Abbaye
Après les bourrasques et tempêtes de fin novembre, notre courageuse cellérière a eu fort à faire…
Des tuiles se sont envolées et des gouttières se sont installées!
Il faut tout vérifier et tout réparer!
La tâche est rude mais du haut des toits de beaux horizons s’ouvrent!
“Dieu pourvoit comme toujours…”
Les 7 et 8 septembre : notre expérience de chant Grégorien dans une chapelle romane !
Tout près de notre monastère se trouve Chapaize, une église romane de la première moitié du XI ème siècle.
Dès que vous entrez, vous êtes saisis par la beauté de l’architecture !
Des piliers massifs donnant l’impression de stabilité et de force traversant le temps.
L’harmonie des voutes, de l’espace, vous entoure d’une atmosphère d’intimité où le Souffle passe…
Marie Mottet, notre professeur de chant, nous initie au mystère des églises romanes et du chant grégorien : « Il nous faut d’abord « réveiller les pierres », nous dit-elle !
Sur cette étrange injonction nous commençons à chanter dans la nef.
Au début, rien d’extraordinaire.
Puis nous avançons dans le chœur où Marie nous montre trois espaces.
Le premier se situait à l’entrée du chœur où s’élevait à la verticale la plus haute coupole.
Nous chantions et nous avions l’impression d’être littéralement aspirées vers le haut.
Nous pouvions chanter à pleine voix, sans pour autant couvrir la voix des autres sœurs comme si la voute absorbait juste ce qu’il fallait pour garder l’harmonie.
Nous sentions une grande ouverture intérieure, nos voix sortaient des profondeurs pour s’élever vers le créateur…c’était immense !
Le deuxième espace se situait au milieu du chœur, il avait une coupole plus basse et plus arrondie…Nous ressentions davantage d’intimité, de rondeur et douceur dans l’harmonie de la pièce grégorienne.
Le troisième espace se trouvait au fond, dans l’abside principale, là où se tenait l’autel et d’où le prêtre célébrait et chantait les paroles du Mystère Eucharistique.
En chantant face au mur un incroyable écho se déployait partout dans l’église. On distinguait parfaitement les paroles et elles emplissaient complètement l’espace, incarnant ainsi la « Présence de la Parole-sacrée » proclamée. Tout notre être était saisi.
Le plus surprenant de cette expérience fut, qu’au bout d’une heure de chant, les pierres s’étaient effectivement « réveillées », elles vibraient et très distinctement elles faisaient résonner en écho la note de la corde de récitation de la pièce grégorienne que nous chantions.
Si bien qu’il nous était facile de chanter avec justesse, nous faisions évoluer avec légèreté la neumatique riche et florissante en arabesque sonore le long de cette corde tenue par les « pierres enchantées » !
La vibration des pierres, littéralement, « jouait » avec nous et réciproquement faisait vibrer notre corps.
Cela nous donnait une impression de liberté mais aussi de joie profonde de chanter dans cette harmonie cosmique faite à la gloire de Dieu.
De retour chez nous, pour l’office de vêpres, nous avons éprouvé une grande nostalgie en l’absence de cet écho complice des pierres, que tous les micros du monde ne sauraient remplacer !
Quelle platitude ! Nos pauvres sons n’arrivaient plus à s’envoler !
Mais c’est le défi que s’est donné Marie : nous apprendre à retrouver les joies du jeu sonore de l’architecture romane en travaillant nos propres voutes intérieures afin de les faire résonner entre nous et dans les hauteurs…C’est un beau challenge à vivre…Venez nous écouter !
Ces groupes qui nous réjouissent…
Parmi les nombreux groupes, venus passer un temps au monastère, celui de trente jeunes venant de Grèce nous a particulièrement interpellées.
Ces jeunes avaient participé aux JMJ de Lisbonne l’année dernière et ont décidé de poursuivre l’élan de cette grande rencontre internationale en organisant un pèlerinage à Lourdes avec étapes à Venière et Taizé.
En effet, ils avaient été particulièrement touchés, à Lisbonne, par les chants de Taizé lors des animations liturgiques et voulaient donc faire connaissance de cette communauté.
Dans ce but ils ont fait halte chez nous. Nous avons eu des rencontres fructueuses : une Eucharistie entièrement en grec où les plus initiées n’ont reconnu que quelques mots. Nos familiers en ont été heureux et ont souligné la joie de sentir la dimension universelle de l’Église.
Un soir, un échange chaleureux et joyeux nous a tous rassemblés dans la cour de l’hôtellerie. Ils nous ont appris qu’ en Grèce les catholiques sont très minoritaires mais dans les familles et la vie courante, ils vivent un vrai œcuménisme avec les orthodoxes ; beaucoup de familles sont mixtes, si bien que les catholiques ont accepté de fêter Pâques à la même date que les orthodoxes. Ce fut aussi, pour eux, l’occasion de nous poser de multiples questions sur la vie monastique Bénédictine qu’ils ne connaissent pas en Grèce.
Toucher à l’universalité de l’Église c’est toujours goûter au feu de l’Esprit Saint et la joie qu’Il répand en nos cœurs.
Nous rendons grâce à Dieu pour ces belles rencontres d’été !
Le 1er juillet : Nous avons eu une journée d’accueil de nos frères Prêtres : tous ceux qui sont venus très régulièrement célébrer l’eucharistie pendant les longs mois où nous étions sans aumônier. Des liens se sont tissés qui ne demandent qu’à s’approfondir.
Nous sommes heureuses de leur offrir une journée de fête en nos murs, à la rencontre de la communauté :
Nous avons commencé comme il se doit par la célébration de l’eucharistie où nous avons fait mémoire des prêtres qui n’ont pu venir, du jubilé sacerdotal de Mgr. Wattebled et de l’anniversaire du P. Arnoux 80 ans ;
puis visite des lieux réguliers, avec explications plus profondes de notre vie de moniales selon la règle de St Benoît,
pique-nique sous le cloître, suivi par un « divertissement” offert par les sœurs dans notre salle de communauté : « Quelques facéties du monde monastique », des apophtegmes des Pères du désert et trois poèmes pleins d’humour de notre Sr Marie-Madeleine, tradition locale.
Chacun des prêtres a pu ensuite nous partager quelques souvenirs de son ministère qui nous ont bien émues et d’autres qui nous ont bien fait rire !
Une journée pleine d’amitié et de témoignage de notre amour du Seigneur !
Il est bon de vivre ensemble en frères et sœurs !
Reportage: “Entre chien et chat”!
Diapo. N°1 : Souvent les animaux ont beaucoup à nous apprendre à nous les humains!
Les dictons sont parfois trompeurs et « entre chiens et chats » ne signifie pas toujours « tension extrême » dans les disputes.
La preuve !
Diapo.N°2 Nous aimerions avoir cette belle bienveillance pour ceux qui sont plus petits et différents de nous .
Diapo N°3 Parfois courageusement les « minuscules » prennent la défense des géants…L’amour fait de grande chose !
Diapo.N°4-5-6 Alors pourquoi ne pas vivre ensemble dans la bienveillance et la concorde comme eux ?
Sommes-nous si « bêtes » pour nous disputer et nous nuire sans cesse ?
(merci à Mélinda et Sybille pour ces merveilleuses photos)
Le 15 mai 2024, jubilé du Sacré-Cœur…
Nôtre pèlerinage monastique !
Nous partîmes sous la pluie…
Le 15 mai la communauté des moines bénédictins de l’Abbaye Sainte Marie de la Pierre qui vire, et celle des moniales bénédictines de l’Abbaye Notre Dame de Venière se sont retrouvées à Paray le Monial pour le Jubilé.
En effet nos fondateurs respectifs ont été marqués par la dévotion au cœur de Jésus (cf. notre rubrique histoire) et nous avons tenu à renouveler la consécration de notre monastère à l’occasion de ce pèlerinage.
Ce fut une journée magnifique, toute en délicatesses fraternelles dans une belle communion des cœurs.
A notre arrivée l’accueil chaleureux des frères, puis le chemin ensemble jusqu’à la visitation pour passer la porte du Jubilé et vivre l’eucharistie présidée par Mgr. Rivière.
Après nos dévotion, le repas où les échanges comme les mets furent bien copieux et savoureux.
En début d’après-midi accueil du Père Étienne Kern, recteur du sanctuaire et présentation du message.
Puis nous avons eu une visite de la basilique clunisienne, guidée par notre Sr. Marguerite -Marie.
Le « timing » était parfait pour vivre tous ces évènements au rythme de rencontres et de partages pleins de sagesse d’expérience de vie monastique mais aussi beaucoup d’humour…
Nous revînmes les cœurs ensoleillés et tout brulants de charité…
Ce 8 février : A l’occasion du 4e centenaire de la fondation de leur monastère, Mère Abbesse Clotilde et les Moniales Bénédictines de l’Abbaye Notre Dame de Protection de Valognes ont invité les Frères et Sœurs de la famille Subiaco-Mont Cassin France, à participer à la clôture de ce Jubilé ; ce fut un temps fraternel très riche auquel a participé Sr. Marie-Bernard pour représenter notre communauté de Venière.
En ce jour de rencontre, deux conférences ont été proposées : le matin, Sr. Michèle-Marie a présenté les premières abbesses. Les moniales nous ont montré la Charte de fondation de l’Abbaye Notre-Dame de Protection, de 1623, ainsi que des livres de prières utilisés par les moniales au XVIIe et XVIIe siècles, des chasubles entièrement brodées à la main par les Bénédictines de l’Abbaye Royale.
Après le repas festif tous ensemble dans le réfectoire des moniales, Monsieur Julien Deshayes directeur du Pays d’art et d’histoire du Cotentin a présenté une pierre d’autel du VIIe siècle, portant le nom de l’évêque, la date de consécration, 15 août 679 et faisant mention d’un premier monastère féminin de la région !
Enfin, il y eut la visite commentée de l’ancienne abbaye des Bénédictines, devenue aujourd’hui l’hôpital.
Le lendemain, 9 février : la fête de la Dédicace de leur église a été célébrée très solennellement, avec les abbés et abbesses présents.
Le 2 février 2024, se déroula le Jubilé de la vie consacrée à Paray-Le-Monial.
A l’initiative de Mgr Benoît Rivière, évêque d’Autun, Chalon et Mâcon, un jubilé a été ouvert le 27 décembre 2023 pour commémorer le 350e anniversaire de la première apparition du Cœur de Jésus à sœur Marguerite-Marie Alacoque,
Nos sœurs Madeleine, Marie-Noël et Sr. Emmanuel, ont rejoint les 200 consacrés, originaires de 28 pays et de 4 continents, à la basilique du Sacré-Cœur : « Le monde entier ou presque est là …Ce qui nous dit quelque chose de l’universalité, de la catholicité de notre Église. La vie religieuse, presque par définition, est sans frontière …ce qui traduit la disponibilité de ceux qui consacrent leur vie au Seigneur!» s’exclamait Mgr.Hérouard en introduisant sa conférence.
« Ce pèlerinage nous a permis de manifester notre joie de consacrés, notre bonheur à répondre à l’appel du Seigneur ! »
Les activités ont été riches, eucharisties, offices solennels, conférences spirituelles et rencontres fraternelles qui nous faisaient gouter à la diversité des vocations. »
Nous avons particulièrement été touchées par la conférence du père Étienne Kern, recteur du sanctuaire du Sacré-Cœur, qui nous a partagé les cinq point importants du message du Sacré-Cœur :
–Se reposer sur le cœur de Jésus:
Marguerite-Marie y fut invitée…nous pouvons à notre tour y déposer nos fardeaux et nous laisser envahir par cet amour.
–La Grâce de la Miséricorde:
Dieu est Là, Il nous aime et nous pouvons le laisser nous purifier afin de nous convertir à son amour.
–Le Cœur Brûlant :
L’Amour du Seigneur est un feu qui brûle, une fournaise ardente nous sommes invitées à plonger notre cœur dans son cœur pour bruler de son Amour pour le Seigneur et pour nos frères.
–La grâce de la fraternité.
En Jésus, en son cœur, nous nous reconnaissons frères et sœurs et nous nous portons les uns les autres dans une communion que seul l’Esprit peut tisser.
-Mission : La grâce de feu qui nous rend missionnaire. Prendre feu, rayonner de cet amour et témoigner de ce cœur qui nous a tant aimé !
Le feu est contagieux, découvrez-le !
Nous avons eu la joie d’avoir parmi nous Sr. Emmanuel du monastère de la Bonne Nouvelle de Bouaké Côte d’Ivoire.
Durant trois semaines nous avons eu de beaux partages et vécu des moments privilégiés comme le jubilé de la vie consacrée à Paray-le-Monial le 2 février. (Cf. reportage ci-dessus)
Sr. Emmanuel est maitresse de Chœur dans sa communauté depuis 2013 et c’est une fonction fondamentale pour la vie liturgique des Bénédictines. Cela demande un fort investissement de soi-même pour que la liturgie soit vivante et afin que chacune se sente bien épanouie pour chanter et glorifier le Seigneur, mais aussi pour que le chant soit harmonieux et unit à l’image de la communion fraternelle.
En effet les bénédictines se rassemblent pour chanter les offices 7 fois par jour, ce qui représente 6 à 7 heures d’offices chantés.
L’étude du chant est donc fondamentale et Sr. Emmanuel est venue faire un parcours de formation en France ces prochains mois.
Elle nous partageait que la particularité de l’Afrique c’est qu’en plus de l’étude classique du solfège, de la direction de chœur, de l’étude et l’enseignement des pièces, du soutien de la psalmodie, du choix du répertoire il y a l’étude du rythme et des divers instruments qui soutiennent le chant : La Kora, le Balafon, la cithare…
Il faut aussi savoir que chaque pays d’Afrique et même chaque région de Côte d’Ivoire a son propre rythme et pas seulement sa propre langue et son propre chant.
Au monastère de la Bonne Nouvelle Sr. Emmanuel s’attache à faire apprendre les chants avec le rythme car c’est aussi important que la langue.
A la Bonne Nouvelle il y a des sœurs de différents pays et régions et un moment particulièrement important pour souder la communion fraternelle est celui où Sr. Emmanuel permet à toutes les sœurs de se retrouver et de s’exprimer dans une composition de chants et rythmes qu’elle a créé pour que toutes s’expriment dans leur culture.
Cela permet un vrai échange, une reconnaissance de l’identité de l’autre, qui touche l’être au-delà des mots.
Les sœurs font alors l’expérience d’une joie profonde et d’une communion fraternelle qui s’instaure simplement avec le chant et la danse!
Souvent ces moments de chants ont brisé des murs d’incompréhension culturelles et de silences, nous témoigne-t-elle.
Nous remercions Sr. Emmanuel de ces belles leçons d’art de vivre fraternel et monastique, et avec joie en lui disant au-revoir nous lui avons « donné la moitié du chemin… ».
,

Nos artisans ont de l’humour!
Alors qu’ils nettoyaient les chéneaux des toitures en face de notre chapelle,
nous entendant chanter durant un de nos offices,
ils ont laissé joyeusement leurs signes de louange sur nos toits!
Cela fait notre ravissement à la sortie de nos bâtiments…
Toutes les louanges plaisent au Seigneur!
Meilleurs vœux pour 2024
Chères familles, chers amis,
Les évènements si tragiques de l’actualité pourraient éteindre notre espérance et pourtant, la lumière de Noël, si fragile soit-elle, éclaire ce monde enténébré.
A chaque naissance, quelque chose de nouveau est mis au monde !
Jésus, Nouveau-Né, ouvre en nous des possibles que nous pensions inaccessibles,
il ouvre des chemins de vie là où nous ne voyions que des impasses.
A chacun, Paix, Force et Espérance pour faire grandir notre humanité.
Que le meilleur vous advienne en cette année 2024.
Mère Abbesse

Année 2023 à Venière
Nous enchainons les festivités cette année avec le jubilé de platine de notre sœur Anne-Marie, ce mercredi 11 octobre.
Nous étions très émues lors de l’offrande des dons que sœur Anne-Marie a tenu à faire malgré son handicap.
Un grand moment fut aussi la remise de la bénédiction papale par Mrg. Wattebled.
Nous rendons grâce pour nos sœurs anciennes qui nous montrent le chemin de la confiance, de la persévérance et de la fidélité.
Le samedi 7 octobre nous célébrions le jubilé d’argent de notre sœur Marie-Paul.
Famille, amis, prêtres, sans oublier nos frères de la Pierre Qui Vire, étaient venus nombreux pour célébrer ces 25 ans de fidélité.
Une splendide journée fraternelle qui nous donne l’occasion de témoigner du bonheur à suivre le Seigneur!
Le 8 juillet nous fêtions les 90 ans de notre fondation.
Pour cet évènement exceptionnel nous avions organisé une journée “portes-ouvertes” de 14h30 à 18h afin que nos voisins, nos proches amis et familles puissent découvrir les lieux essentiels de notre vie au monastère.
Chaque groupe avait pour guide une sœur qui les introduisait à notre art de vivre suivant la règle de Saint Benoît.
Après les visites nous avons pu échanger autour d’un goûter.
Puis nous avons proposé aux participants différents ateliers: Histoire de notre communauté, Témoignage de nos sœurs, Liturgie-Grégorien, audition de pièces d’orgues exécutées par nos deux sœurs organistes.
Et pour clore la célébration des Vêpres.
Quelques 200 personnes sont venues pour découvrir notre vie “à l’intérieur de la clôture”.
Beaucoup ont été touchés par la paix et la joie qui régnaient dans ces lieux.
Nous avons été sensibles à la bienveillance et à l’intérêt porté par chacun aux animations que nous avions organisées.
Ce fut vraiment une journée riche en amitié.
Ce jeudi 18 mai en la solennité de l’Ascension Sœur Agnès a fêté son jubilé de chêne!
Anniversaire des 80 ans de profession monastique pour notre centenaire.
Les jubilés de nos anciennes nous permettent de rendre grâce à Dieu pour le don de la fidélité et de la persévérance de nos sœurs dans l’ histoire de notre communauté de Venière où elles ont fait vœux de stabilité.
Elles sont un témoignage vivant du bonheur de vivre à la suite du Christ et dans la vie fraternelle.
(Vous pouvez lire son témoignage “sagesse de vie”sur ce lien )
Année 2022
Le 1er Octobre Monseigneur Benoit Rivière évêque du diocèse d’Autun, Châlon et Mâcon a conféré la Bénédiction Abbatiale à Mère Françoise-Emmanuel Vauchot.
Une importante assemblée composée de nombreux Abbés, Abbesses, frères et sœurs de monastères ainsi que de communautés religieuses, consacrées, prêtres, proches, fidèles et amis, ont accompagné notre communauté pour célébrer cet heureux évènement.
Nous vous invitons à vous joindre à notre joie et notre action de grâces.“