Quatrième dimanche de carême année A
Pour vivre en profondeur votre liturgie du Dimanche nous vous proposons d’en méditer ci-dessous les textes avec une sœur de Venièr
Les lectures :
1ere lecture : 1 Samuel 16,1 et 6-7 et 10-13
2ème lecture : Éphésiens 5,8-14
Évangile selon saint Jean 9,1-41
Tout d’abord lire
Lire plusieurs fois paisiblement. L’idéal serait, comme les moines depuis des siècles, de recopier les textes, à la main bien sûr, pour les faire entrer jusque dans notre corps. Mais .bon! …nous n’avons pas toujours le temps
Puis se poser quelques questions, à propos des textes d’abord
4ème dimanche de Carême : dimanche de “Laetare”, à cause de l’antienne d’ouverture de la Messe : “Réjouissez-vous” – en latin “laetare…” D’où des ornements liturgiques traditionnellement en rose, et non en violet ! Cela ne fait jamais de mal de se réjouir, en se souvenant de la phrase d’Esdras, dans le Livre de Néhémie, “la joie du Seigneur est notre rempart“.
Mais cela dit, nous parlerons d’autre chose…
–Il y a un mot crochet entre l’Évangile et la 2ème lecture, c’est évident.
Saint Paul reprend pour les Éphésiens quelque chose que Jésus dit et met en acte.
Cela dit, les “aveugles” ne sont pas forcément ceux que l’on croit : comment cela apparaît-il dans l’Évangile et dans le passage de Paul ?
–Plus subtilement – mais vous êtes devenus très subtils ! – il y a un thème commun entre la 1ère lecture et l’Évangile. Lequel ?
–Question subsidiaire : pourquoi le Psaume graduel de ce dimanche est-il le Psaume 22, “Le Seigneur est mon berger…” ?
Enfin, s’interroger soi-même, avec l’Esprit Saint
PROPOSITIONS DE LECTURE
1/Saint Paul emploie 5 fois le mot “lumière“, plus le verbe “t’illuminera” ; il l’oppose aux “activités des ténèbres”, et se place donc plutôt dans le domaine moral (“la lumière produit tout ce qui est bonté, justice et vérité”).
Bien sûr, la guérison de l’aveugle-né est centrée sur l’accession à la “lumière”, d’abord dans le registre physique. Mais dès le verset 5, on comprend que derrière le miracle concret se dessine le symbolisme de l’illumination par Jésus : “Tant que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde.”
La phrase de Paul, à la fin de son passage, repris d’une hymne baptismale, donne la dimension profonde : “C’est pourquoi l’on chante : Réveille-toi, ô toi qui dors, relève-toi d’entre les morts, et le Christ t’illuminera.” Il s’agit du baptême, comme passage à la “lumière” de la vie, par la participation à la mort et à la résurrection de Jésus.
Cette dimension pascale, avec l’approche de la Passion, est présente dans l’Évangile : “déjà la nuit approche, et personne ne pourra plus agir” ; ce sera le temps de la Croix, et de l’impuissance apparente de Jésus, dans laquelle va se déployer la puissance de l’amour.
Mais cet Évangile tourne plutôt autour d’un jeu entre “aveugle” et “voir”. Il y a d’un côté l’aveugle-né qui ne voyait pas, et le savait évidemment. Jésus lui “crée” des yeux pour voir, avec le même geste que Dieu modelant Adam de “la boue” du sol. L’ex aveugle voit, et il comprend beaucoup de choses, car il n’est pas aveuglé par des préjugés religieux, contrairement aux pharisiens qui l’interrogent. Pour ces derniers : “Celui-là ne vient pas de Dieu, puisqu’il n’observe pas le repos du shabbat…” – encore se divisent-ils dans leur opinion sur Jésus ! Pour l’aveugle, il n’y a pas d’hésitation : “Comme chacun sait, Dieu n’exauce pas les pécheurs, mais si quelqu’un l’honore, et fait sa volonté, il l’exauce…Si cet homme ne venait pas de Dieu, il ne pourrait rien faire.” C’est pourquoi Jésus peut dire aux pharisiens : “Si vous étiez des aveugles, vous n’auriez pas de péché ; mais du moment que vous dites : Nous voyons, votre péché demeure.” Affirmer ses certitudes sans accepter qu’elles soient remises “en question”, au point de se trouver en porte-à-faux avec un acte de miséricorde de Dieu, et un miracle éclatant, c’est rester dans le péché : péché contre l’autre (Jésus et l’aveugle guéri, jeté dehors), péché contre l’Esprit, à l’œuvre en Jésus.
2/ Le thème commun entre la 1ère lecture et l’Évangile de ce dimanche, est peut-être justement celui du “regard“. regard posé par le Seigneur sur “le cœur”, et non sur “l’apparence” . David est choisi, non pour “son apparence ni sa haute taille”, autrement dit sa force physique, sa capacité à se battre – mais pour socqueur”, sa personne profonde (encore qu’il soit joli garçon ! ) C’est le plus jeune, le plus petit de ses frères, dont le Seigneur va faire son roi, en lui donnant “l’onction”, en le consacrant et le remplissant de lui-même : “L’Esprit du Seigneur s’empara de David à partir de ce jour-là.”
Une “faiblesse” et un “cœur” profond qui sont aussi ceux de l’aveugle-né, dépourvu de tous moyens (“car il était mendiant”) – mais une faiblesse qui est ouverture à un regard vrai sur Jésus, au-delà de l’apparence du non-respect de la loi du shabbat. D’où la rencontre finale : “‘Crois-tu au Fils de l’homme ?’ Il répondit : ‘Et qui est-il, Seigneur, pour que je croie en lui ?’ Jésus lui dit : ‘Tu le vois, c’est lui qui te parle’.
Il dit : ‘Je crois, Seigneur’, et il se prosterna devant lui.”
3/-Pourquoi le Psaume 22 parmi les lectures de ce dimanche ?
Bonne question, n’est-ce pas ?
–Des raisons extérieures. Dans la 1ère lecture, il s’agit de David “en train de garder le troupeau”, David berger et roi, image de Dieu. Puis il reçoit l’onction : “Tu répands le parfume sur ma tête…”
–Des raisons plus profondes. Peut-être la confiance ?
Confiance de Samuel dans le choix du Seigneur : c’est lui le Berger qui guide son peuple.
Confiance de Paul : les chrétiens sont passés des “ténèbres”, des “ravins de la mort”, à la lumière de la vie.
Confiance de l’aveugle, qui est allé se laver les yeux à la piscine de Siloé en toute simplicité.
Confiance, c’est-à-dire foi : “le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien…il me mène vers les eaux tranquilles et me fait revivre…“.
Avec l’aide du Saint-Esprit, se poser des questions sur soi en face de ces textes
–Je me pose la question de confiance : suis-je assez sûr(e) que le Seigneur veut m’illuminer, que mon baptême a été la source et le moteur d’une nouvelle naissance, d’une lumière pour ma vie ? Et qu’aujourd’hui encore, tout peut être nouveau, et non enfermé dans de vieilles habitudes, religieuses ou autres ?
A dimanche prochain !
lES évènements importants à l'Abbaye
Le 1er Octobre Monseigneur Benoit Rivière évêque du diocèse d’Autun, Châlon et Mâcon a conféré la Bénédiction Abbatiale à Mère Françoise-Emmanuel Vauchot.
Une importante assemblée composée de nombreux Abbés, Abbesses, frères et sœurs de monastères ainsi que de communautés religieuses, consacrées, prêtres, proches, fidèles et amis, ont accompagné notre communauté pour célébrer cet heureux évènement.
Nous vous invitons à vous joindre à notre joie et notre action de grâces.“
Le jeudi 26 mai 2022, en la solennité de l’ As c e n s i o n du Seigneur, Mère Marie-Joseph Roduit, a fêté son J u b i l é d e 60 a n s de vie monastique
en l’ Abbaye Notre Dame de Venière.
Une célébration qui nous a rempli de bonheur.
Elle est grande la fidélité du Seigneur et il si est beau d’y répondre!
Le 22 février 2022 à la demande de 15 monastères de l’ordre de Saint Benoit, la Congrégation pour les Instituts de vie consacrée et les Sociétés de vie apostolique a approuvé les statuts présentés et décidé la création de la Fédération « Notre-Dame de la Rencontre ».
A savoir : l’Abbaye Saint Vincent de Chantelle, l’Abbaye Sainte Marie de Maumont (et sa maison dépendante de Friguiagbé. en Guinée Conakry), l’Abbaye Saint Joseph et Saint Pierre de Pradines, l’Abbaye Notre Dame de Protection de Valognes, le Monastère Sainte Scholastique d’Urt, l’Abbaye Notre-Dame de Venière, le Monastère La Paix Notre-Dame de Flée, l’Abbaye Saint Joseph de la Rochette, l’Abbaye Notre-Dame de Jouarre, l’Abbaye Sainte Scholastique de Dourgne, l’Abbaye Sainte Croix de Poitiers, l’Abbaye Saint Louis du Temple de Limon, en France, l’Abbaye de l’Assomption de Dzogbegan Togo, le Monastère de la Bonne Nouvelle de Bouaké, Cote d’Ivoire, et le Monastère Notre-Dame de Koubri, Burkina Faso.
Le 2 Mars 2022, faisant suite à la création de cette fédération, , le Président Guillermo L.Arboleda T. instituait, par décret, l’association de la Fédération «Notre-Dame de la Rencontre» avec la Congrégation de Subiaco Mont-Cassin de l’Ordre de Saint Benoît.
Ce 2 février 2022, notre sœur Marie-Élie a fait Profession Monastique, en la fête de la présentation du Seigneur au Temple, fête de la lumière, journée des consacrés.
Nous remercions tous ceux et celles qui ont participé à la cérémonie, Père Abbé Luc, les prêtres, nos amis, oblates et sœurs consacrées du Diocèse ainsi que tous ceux qui se sont unis à nous par la prière.
Témoignage de Soeur Marie-Elie : https://rcf.fr/vie-spirituelle/visages-diocesains
