«C’est ce (bon) zèle que les moines pratiqueront avec un très ardent amour : ils s’honoreront mutuellement avec prévenance; ils supporteront avec une très grande patience les infirmités d’autrui tant physiques que morales; ils s’obéiront à l’envie… ils ne préfèreront absolument rien au Christ ;
qu’Il nous amène tous ensemble à la vie éternelle »

Règle de Saint-Benoit 72,3-12

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Vie fraternelle

Saint Benoît a écrit sa Règle pour des cénobites, c’est-à-dire pour des moines vivant en commun, dans un monastère, sous un supérieur : l’abbé. Il a voulu cette vie commune pour ses moines car il considérait qu’elle est une force dans les épreuves et une entraide pour marcher à la suite du Christ (RB 1)

Notre vie commune et fraternelle  est structurée par des temps et des lieux  où nous nous retrouvons toutes ensemble :

  • la liturgie : elle nous rassemble 7 fois par jour (voir l’horaire) pour chanter la louange de Dieu, intercéder pour les hommes et célébrer l’Eucharistie.
  • Les repas : ils sont pris en commun. Nous mangeons en silence, tandis que l’une d’entre nous fait la lecture. Le repas se vit dans le prolongement de la célébration eucharistique. Après avoir partagé le pain de la Parole de Dieu et le corps du Christ, nous partageons la nourriture pour notre corps.
  • Le chapitre : chaque matin, avant la messe nous nous retrouvons au chapitre pour écouter un passage de la Règle de Saint Benoît que nous lisons en continu. Puis Mère Abbesse fait un commentaire.
    C’est là également que nous nous retrouvons chaque fois que Mère Abbesse convoque la communauté pour traiter d’une affaire importante ou pour voter l’admission d’une jeune sœur à sa profession. Chacune est appelée à exprimer son avis en toute liberté et nous apprenons à écouter avec respect des positions différentes les unes des autres. Mère Abbesse écoute et prend ensuite la décision finale.
    Le soir, avant Complies, nous nous réunissons à nouveau au chapitre pour écouter une courte lecture spirituelle. A la suite de cette lecture, nous pouvons demander pardon à une sœur si  un heurt s’est produit dans la journée.
  • Les réunions du soir : après le dîner, nous nous retrouvons pour un temps  fraternel. Nous échangeons des nouvelles, ou nous partageons sur tel ou tel sujet

Au long de l’année, des occasions festives nous permettent de manifester nos liens fraternels. Le jour de la Saint Benoît, un pique-nique communautaire nous rassemble pour le déjeuner.

Vers le 14 septembre nous avons une journée de sortie communautaire aux alentours du monastère.

Les jubilés, l’anniversaire de la bénédiction abbatiale, la fête de sœur prieure et de sœur sous-prieure nous donnent l’occasion de préparer des séances festives : chant, jeu scénique etc.

Mais la vie fraternelle ne se cantonne pas à ces temps et lieux, elle se vit minute après minute, jour après jour. Elle est une richesse, un soutien ; chacune met au service de ses sœurs les dons qu’elle a reçus.

Elle est aussi parfois une épreuve, elle nous garde de l’illusion sur nous-mêmes, elle est le lieu où nous apprenons concrètement à aimer, à pardonner, à recevoir le pardon, à vivre l’Évangile.

 Saint Benoît nous a laissé dans sa Règle le chapitre 72. Il est comme la charte de la vie commune. 15 siècles après avoir été écrit, il continue à nous parler et à nous stimuler dans la vie fraternelle.

"Aimer...c'est regarder ensemble dans la même direction." Citation d'Antoine de Saint-Exupéry